Chères toutes et chers tous,
Avec l’arrivée de l’été et pendant cette semaine de la QVCT (Qualité de vie et des conditions de travail) créée par l’ANACT, nous souhaitions revenir sur un thème au cœur de nos activités : la bibliothérapie.
Le mot est en vogue et pose la question suivante : et si lire n’était pas seulement un plaisir, mais un soin ? Un soin de soi, un soin du lien, un soin du monde autour de nous.
Chez Love for Livres et en vertu des recherches récentes sur le sujet, nous définissons la bibliothérapie comme une « méthode d’accompagnement et du prendre soin par les livres, prenant appui sur les apports des sciences cognitives pour révéler les pouvoirs de la fiction ».
Non pas en prescrivant un remède miracle, mais en ouvrant un espace. Un espace pour dire, ressentir, comprendre, imaginer. La bibliothérapie, c’est donc avant tout une méthode structurée. Elle se fonde sur la sélection de textes en résonance directe ou indirecte avec ce que traverse une personne ou un groupe, accompagnée d’un dialogue et d’exercices ciblés pour mettre en mots ce que la lecture réveille ou transforme.
Cette approche, encore méconnue, est pourtant en pleine expansion. Comme le montrent plusieurs initiatives récentes aux États-Unis et au Canada, elle est utilisée par exemple auprès de personnes en dépression, d’enfants confiés aux aides sociales, d’adolescent·e·s en difficulté ou encore de patient·e·s en soins palliatifs. Sans jamais se substituer à un traitement médical ou thérapeutique, elle est accessible, peu coûteuse par rapport à d’autres approches, adaptable à chacun, et surtout profondément humaine.
À Westfield, dans le Massachusetts, des bibliothécaires et des professionnel·le·s de santé mentale associent lectures choisies et accompagnement pour favoriser l’expression émotionnelle et la reconstruction identitaire. Au Canada, des ateliers de bibliothérapie destinés à des jeunes ayant subi des violences montrent des effets concrets sur la gestion des émotions et la réduction des comportements agressifs. Parce que lire, c’est apprendre à se raconter autrement.
Mais la lecture agit plus loin encore. Sur notre cerveau lui-même. Comme le souligne la neuropsychologue Sylvie Chokron (voir l’article du Monde du 23 avril dernier « La lecture, une mine de bienfaits pour notre cerveau »), lire ne se réduit pas à un simple décodage : c’est une gymnastique cérébrale de haut niveau. Une étude menée à l’Université de Berlin a ainsi démontré que la lecture de passages chargés en émotions active des zones du cerveau impliquées dans l’empathie, la douleur, la compréhension sociale. Plus les lecteur·rice·s étaient ému·e·s, plus leur cortex cingulaire et les zones liées à la théorie de l’esprit s’activaient. Quand un personnage souffre, notre cerveau réagit… comme si nous souffrions aussi. C’est le début de l’empathie.
Une autre étude canadienne menée par Raymond A. Mar montre que la lecture narrative développe notre capacité à changer de point de vue, à anticiper les pensées et ressentis des autres — des fonctions essentielles pour la vie en société. Lire, c’est donc entraîner notre intelligence émotionnelle, au même titre que la mémoire ou la concentration.
C’est aussi résister à l’emprise des écrans, en proposant une expérience d’attention prolongée, de profondeur, de nuance. Dans un monde pressé, lire invite à ralentir. À ressentir. À s’attacher. Les recherches montrent que les liens que nous tissons avec les personnages — ces fameuses « relations parasociales » — peuvent jouer un rôle essentiel dans notre équilibre psychique : ils offrent des modèles, des contrepoints, des compagnons symboliques.
« La littérature m’a toujours, depuis les Illuminations, donné cette impression qu’il y avait un incendie quelque part, partout, et qu’il me fallait l’éteindre. »
Françoise Sagan, Avec mon meilleur souvenir (1984)
Et parfois, c’est dans ces reflets que nous commençons à nous reconnaître.
Ce mois-ci, notre newsletter met à l’honneur la bibliothérapie comme outil d’apaisement, d’émancipation, de prévention et de développement professionnel. Vous y trouverez notre readlist (non exhaustive !) d’ouvrages soigneusement sélectionnés pour favoriser l’ancrage, la réflexion, la métamorphose.
L’été approche, avec son souffle propice à la lecture et à la reconnexion. Notre prochaine édition paraîtra en juillet : elle fera le bilan d’une année riche d’ateliers, de découvertes, de lectures partagées pour vos jours d’été.
En attendant, n’oubliez pas : dans un monde bruyant, lire reste un acte de douceur radicale. Et la bibliothérapie, un chemin vers soi — éclairé par les mots des autres.
Bonnes lectures !
🙏 Merci d’être 4 500 lecteurs et lectrices de cette newsletter. Votre soutien nous motive, toujours.
🎙️ L’interview du mois : Marc Levy
Ce mois-ci, nous avons eu le plaisir de rencontrer Marc Levy, romancier français au succès international pour une interview exceptionnelle.
Installé aux États-Unis, il s’attaque à la censure littéraire à travers son dernier roman, La Librairie des livres interdits, publié en novembre 2024 chez Robert Laffont.
Un hommage engagé sur le pouvoir des mots et de la transmission, où les livres deviennent un acte de résistance. Dans cette première partie de l’interview, il nous parle du lien profond entre littérature et engagement.
Partie 1 : Littérature et résistance
1/ Pouvez-vous nous en dire plus sur l’origine de votre roman La Librairie des livres interdits ?
L’idée m’est venue après la promulgation d’une loi en Floride, sous l’impulsion de Ron DeSantis, qui interdit la lecture de nombreux ouvrages aux moins de 18 ans. Ce paradoxe m’a frappé : les législateurs républicains veulent interdire les livres au nom de la protection des jeunes, mais refusent de réguler les armes à feu au nom de la liberté. Ce contraste souligne à quel point certains ont plus peur des livres que des armes. Et cela en dit long sur le pouvoir que l’on attribue, ou non, aux livres.
2/ Vous êtes très clair sur l’état des États-Unis. Vous parlez de fascisation. N’est-ce pas un mot fort ?
Non, pas trop fort. Regardez Trump : un homme qui tire de la fierté de la destruction. Il y a une jouissance du mal. Il détruit l’environnement, méprise les migrants, il s’entoure de collaborateurs sans aucune empathie. Le responsable de la chasse aux migrants, Stephen Miller, n’a tout simplement pas d’humanité. Ce sont des gens dangereux, car ils ne ressentent rien. Et ils attirent ceux qui leur ressemblent.
Le fascisme avance quand les gens ferment les yeux. Et ici, aux États-Unis, je vois beaucoup de passivité. Mon dernier roman parle de cela : la résistance individuelle. Un exemple frappant ? Il y a quelques jours, dans un club de golf appartenant à Trump en Virginie, s’est tenu un dîner « Hunger Games » : les invités avaient payé plus de 1,5 million en cryptomonnaies à l’effigie de Trump pour assister à un quart d’heure de sa présence. Il est arrivé en hélicoptère… aux frais du contribuable.
Mais devant les grilles, il y avait une centaine de personnes venues siffler ces milliardaires masqués dans des SUV aux vitres teintées. Voilà, ça, c’est la résistance individuelle. Ce n’est pas spectaculaire, mais c’est essentiel : rendre visibles ceux qui se croient au-dessus de tout. La résistance commence là.
3/ Pensez-vous que ce rejet des livres traduit une peur de leur pouvoir ?
Absolument. Lire, c’est acquérir le pouvoir de comprendre, de nuancer, de penser par soi-même. C’est sortir de la polarisation. Les extrêmes, qu’ils soient de droite ou de gauche, détestent la nuance. Ils veulent des camps, pas des réflexions. Mon livre parle du pouvoir des livres, mais aussi de la résistance individuelle, puis collective.
3/ Vous évoquez aussi dans votre livre le rôle de la librairie, presque comme un personnage à part entière. Est-ce un symbole?
Oui. L’histoire de Mitch et Anna est un prétexte pour parler de résistance face au totalitarisme. Le cœur du roman, c’est cette idée : la somme des résistances individuelles peut faire émerger une force collective. Dans un contexte où l’Amérique bascule dangereusement, je veux rappeler que chaque geste de résistance compte.
4/ Cette tension entre engagement et quête du bonheur est centrale dans votre roman. Le personnage de Mitch semble déchiré entre ces deux pôles. Est-ce un thème qui vous tient à cœur ?
Oui, parce que c’est un dilemme universel. S’engager, c’est renoncer à une part de confort. Mais quand on est témoin d’une injustice, ne rien faire devient une forme de complicité. L’indifférence nourrit la tyrannie.
5/ Vos propos sur les réseaux sociaux sont très critiques. Y voyez-vous malgré tout un potentiel positif ?
Le problème n’est pas l’outil, mais son modèle économique. Les algorithmes poussent la haine parce que c’est ce qui capte l’attention. Zuckerberg s’enrichit en vendant du temps de cerveau disponible. Et pour cela, son système favorise la colère, les fake news, la division. C’est comme si on disait : « Pour vendre plus de voitures, supprimons les limites de vitesse. » Non. À un moment, on légifère.
Et ce n’est pas réservé au numérique. CNews, aujourd’hui, est aussi toxique que Facebook. Le Journal du Dimanche, récemment, a publié deux pages d’interview d’une ex-propagandiste de la télévision russe. Elle y affirmait que l’information est « plus libre en Russie qu’en France ». Et le rédacteur en chef conclut : « On ne peut pas lui donner tort. » C’est glaçant. Il faut instaurer un ordre professionnel des journalistes, comme pour les médecins. Si un journaliste ment, s’il fait de la désinformation, il doit être sanctionné. Le vin a une AOC, le fromage aussi. Pourquoi pas l’information ? C’est une question de survie démocratique.
6/ Votre livre est-il plus politique que vos précédents ?
Il ne l’est pas plus que La Trilogie des Neufs ou La Symphonie des monstres. Mais il l’est différemment. J’ai un lectorat important en Russie, et ce livre y a été censuré. Je l’ai mis en accès libre, en russe. Et j’en viens à cette conclusion : tout est politique. Dire que rien ne l’est, c’est déjà faire de la politique – celle du renoncement.
7/ À propos de création littéraire, comment évolue votre processus d’écriture ?
J’en sais de moins en moins (rires). Avant, je faisais des plans. Aujourd’hui, j’avance à l’instinct. La création, c’est comme l’alpinisme : chaque ascension est différente, même après des années d’expérience. Le doute est constant, mais c’est lui qui maintient l’exigence.
Et découvrez aussi l'interview émotions de Marc Levy.
Né en 1961, Marc Levy a d’abord mené une vie loin des livres : engagé à la Croix-Rouge dès 18 ans, il a ensuite travaillé dans l’informatique et l’architecture.
C’est à 37 ans qu’il se lance dans l’écriture. Son premier roman, Et si c’était vrai…, devient un best-seller mondial, marquant le début d’un parcours littéraire fulgurant avec plus de 50 millions de livres vendus à travers le monde.
Si je vous dis émotions et littérature, à qui pensez vous ?
Romain Gary.
L’émotion que vous préférez voir chez quelqu'un ?
La joie, ou je dirais la complicité peut-être, il y en a tellement.
Le livre qui a suscité chez vous le plus de :
- Joie : Leçons de chimie, Bonnie Garmus
- Peur : Le Talisman des territoires, Stephen King
- Tristesse : Oscar et la dame rose, Éric-Emmanuel Schmitt
- Colère : Novecento, Alessandro Baricco
- Surprise : Mr. Gwyn, Alessandro Baricco
Un des moments les plus émouvants de votre vie de lecteur ou d'auteur ?
À chaque fois que dans une librairie ou dans un salon, quelqu’un vient me voir en me disant que mes bouquins lui ont donné ou redonné l’envie de lire. Je trouve que c’est la plus belle des récompenses. Dans mon mode de fonctionnement en tout cas, c’est ce qui nourrit le plus ma vie. La gloire, je m’en fous, les médailles ça m’est égal.
À qui offrez-vous le plus de livres ?
À ma fille.
Épilogue – Finissez la phrase suivante : La littérature m’émeut quand…
… quand elle est imprévisible. Comme une peinture qui vous arrête net dans un musée, sans prévenir.
📚 La readlist du mois
Ce mois-ci, on explore la mise en abime littéraire à travers une sélection spéciale de livres qui parlent… de livres. Une façon symbolique de célébrer tout le pouvoir qu’ils recèlent.
1/ L’Homme qui aimait les livres, Patrick DeWitt, Actes Sud (2025)
Un roman pour ceux qui aiment les personnages un peu tourmentés et les librairies poussiéreuses. Découvrez Bob Comet, un homme solitaire dont la vie semble s’être calquée sur le rythme des ventes de sa librairie en perte. Mais il trouve dans les livres un refuge contre les dures réalités du monde.
Un roman empreint de tendresse qui évoque le poids du quotidien.
2/ J'aime tout ce qui me rappelle que je ne suis pas seule à souffrir sur cette terre, Stephanie Butland, Milady (2019)
Ce livre est fait pour vous si vous aimez lorsque la douleur est criée en silence.
Loveday, solitaire et mystérieuse, cache son lourd passé derrière sa librairie et ses tatouages qui sont là pour l’aider à apaiser sa douleur.
Une histoire pudique mais émotive sur le pouvoir des livres.
3/ La Lecture pour réussir sa vie professionnelle, Céline Mas, Dunod (2024)
Si vous êtes à la recherche d’un guide pour votre vie professionnelle, ce livre est fait pour vous. Céline Mas, cofondatrice de Love for Livres, analyse 20 situations usuelles liées au travail, comme le syndrome de l’imposteur ou le burn-out. Et vous offre de nombreux conseils et jeux littéraires pour y répondre, outils issus des sciences cognitives, témoignages et cas concrets. Le tout agrémenté d’une readlist de 100 livres à ne pas rater !
Un outil concret et créatif qui allie culture littéraire, sciences cognitives et efficacité au travail.
4/ Le Liseur, Bernhard Schlink, Folio (1999)
Ce livre vous captivera si vous appréciez les romans dans lesquels les secrets du passé se dévoilent à travers la lecture. Michael et Hanna entretiennent une relation mystérieuse. Leurs liens profonds se tissent à travers la lecture à voix haute.
Un roman qui scelle poétiquement la mémoire à travers la lecture.
5/ La Bibliothèque des rêves secrets, Michiko Aoyama, J’ai lu (2023)
Pour les amoureux·ses des univers poétiques où les livres deviennent des portes d’entrée vers des mondes insoupçonnés. Dans ce roman délicat, une jeune bibliothécaire découvre que chaque ouvrage abrite un pouvoir secret, capable de changer le cours des vies.
Une ode à l’aventure et à la magie des livres.
6/ La Librairie disparue, Evie Woods, J’ai lu (2025)
Si vous aimez les romans d’intrigue, ce récit vous plaira. Une librairie familiale disparaît mystérieusement, une jeune femme part à sa recherche et découvre des secrets enfouis et des liens profonds avec la littérature.
Un hommage touchant aux libraires.
🧠 Le secret de nos émotions : l’expression des émotions à travers la lecture
Nous le savons, la lecture a le pouvoir de révéler et d’extérioriser nos émotions profondes. À travers le biais de l’identification, la puissance des récits fait émerger nos ressentis les plus enfouis, agissant comme une véritable catharsis. Un must en bibliothérapie.
Nos émotions, mode d’emploi
Bien que les scientifiques ne donnent pas encore une définition absolument commune des émotions, il est certain qu’elles nous guident dans nos choix, nous permettent d’évaluer des situations et entraînent des réactions physiques. Mais alors que se passe-t-il vraiment dans notre corps ? D’après les études de Paul Elkman dès les années 1960, on distingue 6 émotions : la joie, la surprise, la peur, la colère, le dégoût et la tristesse. Les émotions répondent à nos besoins, nos valeurs ou nos objectifs. En provoquant des changements physiologiques (comme la respiration ou le rythme cardiaque), des expressions visibles (gestes, visage), les émotions préparent notre corps à agir. En plus de leur dimension personnelle, elles renforcent notre identité et facilitent les relations sociales, par le partage de ressentis.
L’inférence quand la lecture agit sur nos émotions
La lecture ne se cantonne pas de décoder des mots : elle engage pleinement notre esprit. Depuis une quinzaine d’années, les recherches, et notamment celles de Philip Johnson-Laird, philosophe du langage et du raisonnement, montrent que les lecteur·rice·s forment une image mentale vivante des scènes, incluant les émotions, même lorsqu’elles ne sont pas explicitement exprimées. Il s’agit du principe d’inférence : à partir d’éléments textuels, narratifs et de leurs connaissances, les lecteurs et lectrices essaient de deviner ce que ressent un personnage. Ces inférences peuvent être automatiques, perçues inconsciemment pendant la lecture, ou stratégiquement, lorsque le lecteur ou la lectrice revient sur son ressenti après coup. Par exemple, si un enfant perd son doudou, le lecteur comprend spontanément qu’il est triste, même si le mot n’apparaît pas explicitement. Ce mécanisme ne représente pas un simple jugement « positif » ou « négatif » mais implique une évaluation de la situation, du comportement physique et de l’intensité de l’émotion.
Ainsi, lire est un miroir de l’âme et aussi dans une certaine mesure, un reflet du contexte culturel du lecteur ou de la lectrice. Les mots déclenchent des représentations émotionnelles complexes, qui nous permettent de mieux comprendre les personnages… et par conséquent, nous-mêmes.
Sur ce sujet passionnant, découvrez notre formation sur l’intelligence émotionnelle, à la croisée de la littérature et des sciences cognitives. Pour en savoir plus, consultez notre catalogue. ⬇️
📅 Prochaine session de formation : 10 & 11 juillet 2025, en présentiel à Paris, pour cultiver votre leadership et votre confiance en vous.
Sources :
L’inférence émotionnelle durant la lecture et sa composante comportementale | Cairn.info
Émotion et expression | Cairn.info
Les émotions : une conception relationnelle | Cairn.info
📬 Une histoire : Luis Soriano et le biblioburro
Découvrez l’histoire inspirante de Luis Soriano, un professeur colombien qui met tout son cœur à partager son savoir.
Une passion, une transmission
Luis Soriano a toujours cru au pouvoir des livres. Il a obtenu son diplôme en littérature espagnole grâce à un professeur qui venait dans son village deux fois par mois. C’est de cette expérience qu’est née son idée de partager les richesses du savoir contenues dans les livres… à dos d’âne ! Le biblioburro signifie littéralement « biblio-ânes » : Luis parcourt ainsi le nord de la Colombie aux cotés de sa bibliothèque ambulante.
En 1997, muni d’une palette d’ouvrages (environ 70 à ses débuts), Luis chargeait ses deux ânes, Alfa et Beto, de livres pour se rendre dans les veredas les plus isolées de La Gloria, dans le département du Magdalena. Il passait ainsi plusieurs heures à parcourir les pistes rurales, offrant gratuitement des contes, encyclopédies et romans aux enfants dépourvus de bibliothèques.
Un impact considérable
Le projet extraordinaire de Luis ne cesse de grandir, notamment grâce à un appel à dons lancé à l’initiative de Juan Gossaín : le biblioburro comptait déjà 4 800 livres en 2008, et plus de 8 000 en 2025. Luis apporte une véritable expérience à chaque voyage en animant des séances de lecture, aide aux devoirs et initie parfois des mini‑spectacles ou des projections en plein air.
Un modèle inspirant
En mars 2010, la chaîne américaine CNN a désigné Luis comme l’un des héros de l’Amérique latine, saluant son engagement en faveur de l’éducation. Aujourd’hui, la Fondation Biblioburro compte 16 bibliothèques itinérantes, couvrant un vaste territoire : de la côte caraïbe jusqu’à Ciudad Perdida, et de La Guajira en passant par le Magdalena jusqu’au département du Cesar. Un collectif de jeunes issu·e·s de divers horizons développe par ailleurs un projet complémentaire, baptisé « Biblioburro Digital ». Son objectif est de renforcer l’apprentissage en offrant un accès à Internet, à des logiciels éducatifs, des programmes et des livres électroniques.
Luis Soriano illustre à merveille le pouvoir transformateur des livres à travers son initiative, portée par la passion et une résilience sociale. On adore !
Biblioburro, la bibliothèque à dix pattes
Biblioburros, la bibliothèque à dos d’âne qui apporte la littérature aux enfants de Colombie · Global Voices en Français
Biblioburro — Wikipédia
La literatura se mueve en burro
📜 Les citations du mois
« Les livres sont les miroirs de l’âme. » – Virginia Woolf, Between the Acts (1941)
« Un grand livre commence longtemps avant le livre. » – Christian Bobin, Une petite robe de fête, (1991)
« La lecture est une amitié. » – Marcel Proust, Essai Sur la lecture (1906)
« Il n’y a rien de mieux qu’un roman pour faire comprendre que la réalité est mal faite, qu'elle n’est pas suffisante pour satisfaire les désirs, les appétits, les rêves humains. » – Mario Vargas Llosa, entretien dans Le Monde de l’éducation (avril 2000)
✨ Actualités de Love for Livres et des livres
#1 – 💡À découvrir dans notre formation à la bibliothérapie : l’arpentage
Et si lire devenait une aventure collective, vivante, où chacun trouve sa place ? Parmi les outils que nous explorons en formation, l’arpentage est l’un des plus puissants et des plus fédérateurs.
Issu des cercles ouvriers du XIXᵉ siècle, cette méthode de lecture partagée permet à un groupe de s’approprier un texte en le fragmentant, pour ensuite le reconstruire ensemble à travers les regards, les ressentis et les expériences de chacun.
Loin de la lecture silencieuse et solitaire, l’arpentage transforme le rapport au livre : il libère la parole, renforce l’esprit critique et crée un véritable lien entre les participants. Utilisé en bibliothérapie, il devient un levier d’expression, d’émotions et de transformation via le débat et la reconnaissance du regard de l’autre.
Objectifs de la Love for Livres Academy: vous former à la bibliothérapie.
🧠 Vous transmettre les découvertes des sciences cognitives sur les pouvoirs de la lecture
📖 Vous former à une méthodologie innovante en bibliothérapie adaptée au monde professionnel
🌱 Vous aider à créer des expériences de lecture qui font sens et créent des transformations durables chez les participant·e·s
Sessions 2025 ouvertes : 7 juillet, 10 octobre, 14 novembre. La formation comprend des modules d’e-learning en autonomie et des séquences de partage en direct avec l’équipe de Love for Livres.
Prochaines réunions d’information sur la formation (en ligne, 30 minutes, sans engagement)
✅ 9 et 30 juillet de 9h15 à 9h45
✅ 2, 21, 31 juillet de 13h30 à 14h
✅ 10 et 23 juillet de 12h à 12h30
Pour vous inscrire, c’est par ici👇
⚠️ Nos visios de présentation sont conçues pour être des moments d’échange privilégiés, en petit comité (1 à 3 personnes), afin de répondre au mieux à vos questions et vous accompagner dans votre réflexion autour des formations.
👍 Une seule inscription suffit à ouvrir une session, mobilisant un membre de l’équipe (et pas son avatar) pour vous accueillir personnellement.
🙏 Par respect pour ce temps dédié, nous vous demandons de bien vouloir honorer votre inscription, ou à défaut, de nous prévenir en cas d’empêchement.
Merci pour votre compréhension et votre engagement !
Bon à savoir : Love for Livres est certifié Qualiopi, ce qui est un gage de qualité et vous permet de bénéficier d’aides aux financements sous certaines conditions.
#2 – 🧠 Découverte de la bibliothérapie : un atelier de sensibilisation inédit le 17 juillet prochain
📆 De 14h à 17h, en ligne
Ce module de sensibilisation s’adresse à toutes les personnes souhaitant découvrir la bibliothérapie via une première approche avant de se lancer dans un parcours plus complet de formation.
Ce module aura pour objectif de vous faire découvrir :
les pratiques et les enjeux de la bibliothérapie ;
les apports des sciences cognitives sur les émotions et les pouvoirs de la fiction ;
des jeux et activités en live pour vous projeter dans un atelier.
Nombre de places limité, ne tardez pas à vous inscrire !
#3- 📚 NOUVEAU FORMAT de rencontre • Lancement des « Ateliers des 7 »
🗓 Le 2 juillet 2025 de 18h à 20h, en présentiel autour du thème « Gérer vos émotions »
📍Paris – lieu communiqué après inscription
🎟 6 places. Pas une de plus. (Et celle de l’autrice Céline Mas qui animera la soirée).
Et si un livre pouvait changer votre rapport au travail ?
Pas en théorie. En vrai. Avec des outils concrets, des échanges sincères et une lecture guidée qui réveille vos ressources intérieures.
Les Ateliers des 7, c’est une soirée unique autour du livre La Lecture pour réussir sa vie professionnelle.
Un atelier immersif avec des outils concrets sans jargon ni faux-semblants, une discussion à bâtons rompus, un apéritif convivial, une séance de dédicace pour repartir avec le livre !
Mais surtout : un espace pour vous. Et seulement 5 autres personnes.
👉 Pour celles et ceux qui veulent réfléchir sereinement à leur trajectoire professionnelle.
👉 Pour celles et ceux qui aiment la lecture autant que les déclics.
👉 Pour celles et ceux qui savent qu’on avance mieux quand on se sent compris·e et que l’on partage.
🎯 Vous repartirez avec :
des outils issus de la lecture et des neurosciences pour passer à l’action ;
un regard neuf sur une problématique professionnelle ;
des rencontres de qualité en petit comité ;
et peut-être… une idée à laquelle vous ne vous attendiez pas !
🔐 Places limitées à 6.
💶 Tarif : 50 euros par personne (Apéro et livre compris !).
🎫 Inscription ici → Après paiement ici, vous recevrez un mail de confirmation d'inscription.
Plus d’informations ? Écrivez à contact@loveforlivres.com
#4 📚 – À ne pas manquer : 11e édition de Partir en Livre !
Du 18 juin au 20 juillet 2025, Partir en Livre revient en force avec pour thème « Les Animaux et nous ».
À l’initiative du Centre National du Livre (CNL), cet événement a pour objectif de sensibiliser les enfants, les adolescent·e·s et leurs familles au plaisir de la lecture grâce à des milliers d’animations gratuites organisées dans toute la France (bibliothèques, campings, parcs, centre aérés).
🎈 Événements & animations
Ateliers créatifs : écriture, illustration, BD, manga…
Lectures en plein air : contes, récits animaliers, histoires partagées
Rencontres avec auteur·rice·s et illustrateur·rice·s : séances thématiques, dédicaces
Jeux littéraires : chasses aux livres, parcours ludiques, escape games
Spectacles & concerts dessinés : performances mêlant dessin et musique
Ciné en plein air (via Cine al Campo) : projections de films, documentaires, courts-métrages
Pour en savoir rendez-vous sur le site officiel👇
#5 📚 – Le programme Cet été je lis
Face aux résultats alarmants du baromètre du CNL révélant une baisse significative de la lecture en France, du 2 au 31 août, l’Éducation nationale lance le programme Cet été je lis.
L’objectif est de redonner le goût de la lecture aux élèves du CP au CM2, bien trop souvent dévoués aux écrans. Mais aussi de lutter contre l’inégalité scolaire : selon l’Éducation nationale, seuls 55 % des CM2 maîtrisent la compréhension de texte à la rentrée 2024.
Pour y répondre, le ministère de l’Éducation nationale mobilise un large réseau d’acteurs, écoles, bibliothèques, éditeurs, associations afin de proposer le prêt de livres, des conseils aux familles et la distribution gratuite de L’Odyssée aux CM2.
Cet été je lis est avant tout une initiative pour faire de ces vacances scolaires un moment de plaisir, fédérateur et de réussite éducative autour du livre.
Bravo pour cette très belle newsletter , riche en informations et très très variée !