Chères toutes et chers tous,
Depuis quelques mois, les biais cognitifs sont sur toutes les lèvres ! Ils ont envahi les médias, expliquent avec subtilité nos plus piètres décisions ou nos aveuglements persistants.
Et pourtant, le concept ne date pas d’hier, mais des années 1970 grâce aux recherches en psychologie de Daniel Kahneman (depuis nobélisé en économie en 2022) et Amos Tversky. Ils établissent alors une collaboration très positive et étudient la prise de décision, le jugement ou encore les choix risqués dans le domaine économique. Leurs recherches ont même abouti à une nouvelle branche de l’économie, la théorie des perspectives, qui montre, entre autres, qu’une décision dépend des façons de formuler des choix ou de présenter des situations.
C’est à partir de cette recherche que naîtra le travail autour des biais cognitifs, des distorsions qui déforment la réalité et entraînent des erreurs de jugement.
« L’état normal de votre esprit vous permet d’éprouver des sentiments intuitifs et des opinions sur presque tout ce qui croise votre chemin. Vous aimez ou détestez les gens longtemps avant d’en savoir beaucoup à leur sujet ; vous faites confiance à des inconnus ou vous vous défiez d’eux sans savoir pourquoi ; vous sentez qu’une entreprise est vouée au succès sans même l’analyser. Que vous les exprimiez ou non, vous avez souvent réponse à des questions que vous ne comprenez pas totalement, et vous vous appuyez sur des preuves que vous ne pouvez ni expliquer ni défendre.
Daniel Kahneman, Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée, 2011
Il existe des dizaines de biais tous aussi fascinants les uns que les autres !
Le biais d’ancrage consiste par exemple à considérer la première idée ou information comme une référence, à lui apporter une valeur démesurée. L’effet Ikea, très répandu dans l’entrepreneuriat, revient à accorder une valeur excessive à l’idée ou l’objet auquel on a participé ou qu’on a créé, ce qui nous empêche de l’abandonner même quand c’est un échec cuisant. Le biais de conformisme révèle quant à lui le sentiment impérieux que l’on a de vouloir appartenir à un groupe. L’effet de halo altère nos perceptions sur une personne à partir du moment où l’on s’est forgé une impression positive globale sur elle. Ou bien l’effet Dunning-Kruger qui consiste à surestimer ses compétences dans un domaine. Si vous voulez tous les découvrir, cliquez ici !
Sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, la littérature va avoir un effet positif sur la compréhension et la déconstruction des biais. Les personnages de fiction vivent bien souvent des biais eux-mêmes, en sont tourmentés ou enthousiasmés. Prenons l’exemple de Gatsby le Magnifique, œuvre magistrale de Fitzgerald, dans laquelle le personnage principal, Gatsby, cultive un biais de confirmation et d’excès de confiance poussés. Pensons également à tous ces romans où des héros et héroïnes blessés vont repousser l’amour sous prétexte qu’il les a déjà trahis : c’est l’illusion des séries ! Et nous pourrions de la même manière tresser le fil d’innombrables histoires auxquelles des biais connus ou saugrenus donnent toute leur saveur ! C’est d’ailleurs l’un des exercices créatifs proposés dans nos formations sur ce sujet.
Bonnes lectures !
Tous vos retours sont appréciés ; vous êtes plus de 4 000 à nous suivre. Merci 🙏
🎙 L’interview émotions : Anne-Sophie Brasme
« Si jamais tu retrouves par hasard cette lettre, merci de ne pas trop juger l’ado qui t’écrit en ce moment même, et que tu avais peut-être oubliée depuis longtemps. »
Dans la maison de ses parents, Sophie ouvre la lettre qu’elle s’était écrite à seize ans, peu de temps avant la publication de son premier roman. À l’époque, elle s’imaginait vivre de sa plume. Vingt ans plus tard, devenue professeure de français et mère de deux filles, les rêves de son adolescence semblent désormais bien loin.
Qu’est-il arrivé à la jeune Sophie, à qui l’on promettait un bel avenir ? Doit-on à tout prix rester fidèle à ce que l’on a été pour être fière de ce que l’on est devenue ? En s’adressant à l’adolescente qu’elle était, elle retrace son parcours de femme qui, d’espoirs en désillusions, de rivalités féminines en amitiés profondes, l’a éloignée de l’écriture.
Avec Ce qu’on devient, Anne-Sophie Brasme transforme les souvenirs de ses années d’apprentissage en un véritable roman, celui d’une femme qui, peu à peu, apprend à habiter sa vie.
Née en 1984, Anne-Sophie Brasme a publié son premier roman, Respire, à dix-sept ans, aux éditions Fayard, grand succès de librairie adapté au cinéma par Mélanie Laurent en 2014. Ont suivi, toujours chez Fayard, Le Carnaval des monstres (2005, prix Feuille d’or de la ville de Nancy), Notre vie antérieure (2014) et Que rien ne tremble (2021). Elle vit et travaille en Alsace.
1/ Si je vous dis émotions et littérature, à quoi pensez-vous ?
Quelque chose de l’ordre de la vibration. Quelque chose qui se loge au creux du ventre. Et que je ressens par exemple à chaque fois que je relis Les Vagues de Virginia Woolf.
2/ L’émotion que vous préférez voir chez quelqu’un ?
La joie.
3/ Le livre qui a suscité chez vous le plus de :
4/ Un des moments les plus émouvants de votre vie de lectrice ou autrice ?
Quand mon père m’a lu « La Mort du Loup » de Vigny. J’avais huit ans.
5/ Le personnage de roman qui vous a le plus marquée ?
Madame de Merteuil (Les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos), pour sa perversion et sa puissance.
6/ L’auteur ou l’autrice qui vous touche le plus ?
Virginia Woolf.
7/ Où et quand préférez-vous lire ?
Le matin sur mon canapé quand le soleil arrive et que la journée est libre.
8/ À qui offrez-vous des livres le plus souvent ?
À mes filles.
9/ Le livre qui a changé votre vie ?
L’Étranger de Camus.
10/ Quelles émotions prédominent dans votre dernier livre ?
La douceur.
11/ Épilogue ; finissez la phrase suivante : « La littérature m’émeut quand…
… elle me dit quelque chose que je savais depuis longtemps au fond de moi, mais que j’avais toujours tu. »
📚 La readlist du mois
Ce mois-ci, Love for Livres vous propose d’explorer les biais cognitifs dans la littérature et la vie, à travers une sélection de six fictions.
1/ Pour qu’elle revienne, de Cynthia Kafka, Charleston, 2024
Margaux, après quinze ans d’attente et de déceptions, croit reconnaître sa mère dans un reportage sur la Corse. Bouleversée, elle décide de partir pour l’île avec son ami d’enfance Timothée, pour découvrir la vérité sur la disparition de sa mère Nathalie. Au cours de cette quête imprévisible, Margaux cherche des réponses sur son passé et espère enfin trouver la paix. Ce roman émouvant explore avec justesse les liens familiaux, l’absence et la résilience.
2/ L’écriture est une île, de Lorraine Fouchet, Héloïse d’Ormesson, 2024
Alix, romancière passionnée, anime un atelier d’écriture sur l’île de Groix où six participants aux motivations variées se retrouvent. Ensemble, ils découvrent des vérités inattendues : le soleil peut se coucher à l’est, une voix muselée peut encore chanter, l’amour mérite d’être exprimé, et le pardon n’a pas d’âge. Lorraine Fouchet explore les liens précieux de l’amitié à travers une gamme de personnages de vingt à quatre-vingt-six ans, et démontre qu’une main tendue peut apaiser les tempêtes intérieures.
3/ La fille de la supérette, de Sayaka Murata, Folio Gallimard, 2019
Keiko, une célibataire de trente-six ans, travaille comme vendeuse dans un konbini, une supérette japonaise ouverte 24/24 h. Elle se sent bien dans cet environnement et envisage aucunement de le quitter, malgré les pressions de son entourage pour qu’elle se marie et fonde une famille. Sa vie change avec l’arrivée d’un nouvel employé, Shiraha. La fille de la supérette, qui met à l’honneur l’anticonformisme, a remporté le prix Akutagawa au Japon, équivalent de notre prix Goncourt.
4/ Un animal sauvage, de Joël Dicker, Rosie & Wolfe, 2024
À Genève, le 2 juillet 2022, le braquage d’une bijouterie impliquant deux malfaiteurs devient plus qu’un banal fait divers… Vingt jours plus tôt, dans une banlieue luxueuse, le long du lac Léman, Sophie Braun s’apprête à célébrer ses quarante ans. Elle vit dans une superbe villa avec sa famille, sa vie semble parfaite. Mais son univers sans accroc commence à se fissurer : son mari est impliqué dans des affaires douteuses ; son voisin, un policier réputé, l’observe de manière intrusive et l’obsède ; le jour de son anniversaire, un mystérieux visiteur lui offre un cadeau très perturbant. Pour démêler cette situation complexe, Sophie devra explorer le passé et voyager loin de Genève pour découvrir l’origine de cette intrigue diabolique.
5/ Orgueil et Préjugés, de Jane Austen, Hauteville, 2020 (publication originale 1813)
Issue d’une famille de la petite gentry anglaise, Elizabeth Bennet ne manque ni d’humour ni de malice. Lors d’un bal, elle rencontre le hautain Mr Darcy, l’un des hommes les plus riches d’Angleterre mais aussi l’un des plus orgueilleux, qu’elle méprise aussitôt. Après avoir mal jugé le charme de la jeune femme, celui-ci tombe amoureux d’elle et mènera une longue lutte intérieure entre ce que lui dicte son cœur et ce que lui impose son rang.
6/ On a deux yeux pour voir, de Baptiste Beaulieu, illustrations de Qin Leng, Les Arènes, 2023
C’est l’histoire d’un enfant qui se réveille un matin avec deux yeux différents : une prunelle en forme de croissant de lune et une autre en forme d’étoile. Grâce à l’œil lune, l’enfant voit tout ce qui est bon et joyeux. Avec son œil étoile, tout ce qui est mauvais ou triste. L’enfant comprend vite qu’il a besoin de ses deux yeux pour voir, pour appréhender le monde. Il ne s’agit pas de voir uniquement le « bon » côté des choses, mais bien de tout regarder « en entier ».
🧠 Les secrets de nos émotions : les biais cognitifs, vous en voulez encore ?
Comme évoqué dans notre édito, Daniel Kahneman a démontré que lorsqu’il est confronté à l’urgence, à l’incertitude ou à un surplus d’informations, l’individu tend inconsciemment à simplifier ses schémas mentaux pour évaluer rapidement la situation et prendre une décision.
Selon ses recherches, les décisions sont prises de deux façons complémentaires : par le biais d’un processus intuitif, associatif, émotionnel, rapide et sans effort (système 1), et par un processus plus complexe, logique et analytique, nécessitant de l’attention et des efforts, donc plus lent, mais permettant de contrôler la pensée et le comportement (système 2).
Voici deux autres exemples de biais cognitifs parmi les plus répandus… car on ne s’en lasse pas !
Le biais de disponibilité : il consiste à se fier aux informations immédiatement accessibles dans notre mémoire, souvent des événements récents, fréquents ou émotionnellement chargés. Bien que ce mécanisme puisse être utile pour résoudre des problèmes simples, il peut aussi entraîner des biais en négligeant des données essentielles pour la prise de décision. En favorisant les informations facilement accessibles, cela peut conduire à des choix basés sur des perceptions erronées plutôt que sur des faits objectifs, menant ainsi à des conclusions partielles ou inexactes.
Le biais de confirmation : il favorise les informations qui confirment nos croyances préexistantes, en ignorant ou en discréditant celles qui les contredisent. Cela se traduit par une tendance à interpréter les preuves en accord avec nos convictions tout en critiquant sévèrement les opinions opposées. Ce biais peut être dangereux lorsque nos croyances reposent sur des préjugés non fondés.
Sources :
https://www.rse-magazine.com/Daniel-Kahneman-et-les-biais-cognitifs_a3445.html
https://blog.nalo.fr/daniel-kahneman-biais-cognitifs-trompent/
📬 Une histoire : la tâche de sélection de Wason
La tâche de sélection de Wason est un exercice de logique qui met à l’épreuve notre capacité à raisonner de manière conditionnelle. Inventée par le psychologue Peter Cathcart Wason dans les années 1960, cette tâche simple révèle les biais cognitifs chez les participants.
La tâche de sélection de Wason consiste à choisir les cartes à retourner parmi une série de quatre cartes, pour vérifier une règle donnée. Chacune a une lettre d’un côté et un chiffre de l’autre. Moins de 10 % des participants réussissent à résoudre le problème du premier coup, souvent en raison d’une compréhension limitée de la logique conditionnelle. Cette exercice offre un aperçu fascinant du fonctionnement de notre cerveau et de nos processus de prise de décision, et vise à améliorer nos compétences en termes de raisonnement pour des décisions plus éclairées au quotidien.
La tâche de sélection de Wason met en lumière plusieurs caractéristiques importantes du raisonnement humain :
Le raisonnement conditionnel : c’est la capacité à comprendre et à raisonner avec des implications logiques (« si…, alors… »).
Le biais de confirmation : il s’agit de la tendance à privilégier les informations qui confirment nos croyances existantes et à négliger les informations qui les contredisent.
La pensée réflexive : c’est l’aptitude à examiner ses propres processus de pensée et à identifier les erreurs potentielles.
La tâche de sélection de Wason a été utilisée dans de nombreuses recherches en psychologie cognitive pour étudier le raisonnement, la résolution de problèmes et la prise de décision. Elle a également été appliquée à divers domaines, tels que l’éducation, la médecine ou encore l’intelligence artificielle.
📜 Les citations du mois
« Il ne faut pas reprocher à qui que ce soit de ne pouvoir se livrer à des prévisions exactes dans un monde imprévisible. » – Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée, Daniel Kahneman (2011)
« On aura beau se fier à des éléments cohérents, chercher à tout maîtriser, il y aura toujours une part d’incertitude, une marge d’erreur – quoi qu’on fasse, l’individu reste une énigme aux autres et à lui-même ; on ne sait jamais qui on a en face de soi. » – La Décision, Karine Tuil (2023)
« Ce grand monde, c’est le miroir où il nous faut regarder pour nous connaître de bon biais. » – Essais, Montaigne (1580)
✨ Actualités de Love for Livres et des livres
#1 - Deux nouvelles cohortes : lundi 3 juin et lundi 1er juillet ! 💡
Et si vous profitiez du début de l’été pour développer de nouvelles compétences ?
Nos formations vous permettront d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires à la conception et à la modération d’ateliers de bibliothérapie de qualité, à travers trois parcours adaptés au niveau de chacun. Découvrez comment mettre à profit les pouvoirs des livres pour favoriser le bien-être mental et émotionnel, et atteindre vos objectifs professionnels ou personnels.
Les objectifs de l’Academy sont multiples :
1/ Relayer des connaissances scientifiques sur les pouvoirs de la lecture.
2/ Transmettre une méthodologie novatrice pour répondre aux besoins des professionnels.
3/ Mobiliser des outils fictionnels pour favoriser le développement des soft skills.
4/ Vous aider à passer à la pratique et à créer votre atelier.
📅 Prochaine date des sessions de présentation :
✅ 28/05 de 9h à 9h30
La formation de la Love for Livres Academy est accessible à tous, quel que soit votre niveau de formation initial ou votre expérience.
👉 Vous souhaitez accompagner les autres à travers les livres et la lecture ?
Inscrivez-vous à l’une de nos sessions de présentation (30 minutes) sans engagement, par ici 👇
#2 - Focus sur notre formation sur les biais cognitifs
Notre formation dédiée aux biais cognitifs, ces mécanismes subtils mais puissants qui influencent nos décisions au quotidien, est lancée depuis janvier 2024. Distancielle, présentielle ou blended, nous adaptons le format et la durée à vos objectifs.
Ce que vous apprendrez :
Les principaux biais cognitifs : comprenez les biais les plus courants, tels que le biais de confirmation, l'effet de halo, et bien d'autres.
Leur impact sur la prise de décision : découvrez comment ces biais peuvent influencer vos choix personnels et professionnels.
Des stratégies pour les atténuer : apprenez des techniques éprouvées pour minimiser l'impact des biais cognitifs dans votre quotidien.
Pourquoi cette formation va vous être utile ?
Dans un monde où l'information est abondante et les décisions rapides sont souvent nécessaires, être conscient de nos propres biais est un atout inestimable. Que vous soyez un professionnel cherchant à améliorer vos compétences en prise de décision, un manager souhaitant optimiser les performances de votre équipe, ou simplement curieux de comprendre nos mécanismes mentaux, cette formation va vous aider concrètement dans votre vie de tous les jours.
👉 Elle s’adresse prioritairement aux managers ou chefs de projets, aux entrepreneurs, aux professionnels du secteur de la formation ou de l’accompagnement et aux particuliers en reconversion ou en transition de carrière.
Pour en savoir plus sur notre formation, vous pouvez nous contacter ici :
#3 - La lecture et les jeunes Français : les enjeux auxquels nous tentons de répondre
Le rapport de l’étude « Les jeunes Français et la lecture », publié par le CNL le 9 avril 2024, révèle que la lecture chez les jeunes connaît des tendances contrastées, avec des données alarmantes mais aussi des lueurs d’espoir. On constate tout d’abord une diminution de la proportion de jeunes qui lisent dans le cadre scolaire, avec 16 % d’entre eux déclarant ne pas lire du tout, même dans le cadre de leurs études. Seulement 64 % des jeunes âgés de 16 à 19 ans pratiquent la lecture en lien avec leur travail ou leur scolarité. Une chute significative est particulièrement observée chez les garçons qui ne sont plus que 59 % à lire dans le cadre scolaire ou professionnel à partir de l’âge de 16 ans, et moins de 50 % à des fins de loisir dans le cadre privé.
La préférence pour les écrans est également préoccupante, avec une moyenne de 3 heures et 11 minutes passées chaque semaine devant un écran, contre seulement 19 minutes consacrées à la lecture. De plus, une tendance à la lecture multitâche émerge, avec une moitié de jeunes qui a tendance à lire en faisant autre chose.
Cependant, quelques aspects positifs sont à noter : le roman d’aventure reste apprécié à travers les âges, et les recommandations de proches continuent à influencer les choix de lecture chez 45 % des lecteurs loisir. Aussi, 75 % des jeunes ont déjà discuté de livres avec leur entourage, ce qui témoigne d’un intérêt et d’une activité conversationnelle autour de la lecture. Notons également que malgré la prédominance des écrans, 45 % des jeunes achètent encore des livres chaque mois.
Enfin, l’importance de la lecture réalisée par un tiers à destination des enfants reste indéniable, avec 93 % des 7-19 ans qui déclarent adorer qu’on leur lise des histoires. Ce dernier chiffre souligne le potentiel persistant de la lecture à voix haute pour captiver et enrichir les esprits des jeunes générations.
Chez Love for Livres, notre mission est d’offrir des solutions innovantes pour développer le goût de la lecture, notamment à destination des enfants et des adolescents. Cette approche inédite permet aux enfants d’explorer le monde des livres d’une manière nouvelle, de renouer avec la lecture et de mieux se connaître.
Si vous êtes intéressé·e par l’un de nos ateliers de bibliothérapie à destination des enfants, vous pouvez nous contacter ici :
Vous pouvez lire l’intégralité du rapport ici
#4 - Disparition de deux géants de la littérature : Bernard Pivot et Paul Auster
Le monde de la littérature est en deuil. En l’espace de quelques jours, deux figures majeures nous ont quittés : le journaliste et animateur Bernard Pivot, le 6 mai 2024, à l’âge de 89 ans, et l’écrivain américain Paul Auster, le 30 avril 2024, à l’âge de 77 ans.
Bernard Pivot, le passeur infatigable
Journaliste, écrivain et homme de télévision, Bernard Pivot était une figure incontournable du paysage culturel français. Son émission Apostrophes, diffusée sur Antenne 2 de 1975 à 1990, a marqué des générations de téléspectateurs en faisant découvrir la littérature au grand public.
Amoureux de la langue française, il était également un défenseur acharné de l’orthographe et de la grammaire. Il a notamment créé les Dicos d’or, aussi appelés les Championnats de France d’orthographe.
Bernard Pivot a également été un auteur prolifique, publiant des essais, des romans et des biographies. Son œuvre est empreinte d’une grande curiosité intellectuelle et d’une passion contagieuse pour les mots.
Nous ne lui trouvons qu’un défaut à dire vrai : certains invités. Mais Gabriel Matzneff fut face à Denise Bombardier que l’on remercie encore pour avoir dénoncé des propos et pratiques immondes et illégales.
Paul Auster, l’explorateur des labyrinthes de l’âme humaine
Écrivain, traducteur et cinéaste, Paul Auster était l’un des auteurs américains les plus importants de sa génération. Son œuvre, souvent sombre et complexe, explore les thèmes de la mémoire, de l’identité et du hasard.
Parmi ses romans les plus connus figurent La Cité de verre, Le Fantôme du Louvre et Leviathan. Ses livres ont été traduits dans plus de 40 langues et lui ont valu de nombreux prix prestigieux, dont le prix Prince des Asturies et le prix Médicis étranger.
Paul Auster était également un traducteur reconnu, ayant notamment traduit les œuvres d’André du Bouchet, de Marguerite Duras et de Joseph Conrad en anglais.
Deux disparitions majeures pour la littérature
La mort de Bernard Pivot ainsi que de Paul Auster sont une grande perte pour le monde de la littérature. Leurs œuvres continueront à inspirer et à émouvoir de nombreux lecteurs pour les années à venir… Merci, gentlemen 🎩
Petit bijou de newsletter. Et je ne pense pas être biaisée en l'affirmant! C'est brillant votre maniere de montrer comment le roman est l'outil à la portée de tous pour décoder nos émotions et nos biais. A suivre et merci!